Page:Silvestre - Contes grassouillets, 1883.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
Contes grassouillets.

— Eux aussi avaient raison.

— Plaît-il, bobonne ? Apprenez que ce qui m’amuse chez les autres serait loin de me divertir chez moi.

— Gros égoïste !

— Égoïste, soit ! Je vous répète que la mode de rire des maris trompés est aujourd’hui surannée, et que cela était bon au temps jadis seulement, quand on n’avait pas toutes les distractions qu’une civilisation plus raffinée met aujourd’hui à notre service. Une femme qui a les couturiers, la vapeur, la lumière électrique, le suffrage universel, les petits chevaux et le crokett sous la main est inexcusable de passer encore le temps à monter en trident la tête de son époux. Voilà pourquoi je cherche mon histoire dans les chroniques du passé, puisque vous ne vous divertissez qu’aux récits où l’honneur conjugal est traité par-dessous la jambe.

— Fi ! Monsieur, les vilaines expressions que vous employez là ! Eh bien ! soit ! ce sera à Limoges, patrie des châtaignes, il y a trois ou quatre cents ans.