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Page:Silvestre - Contes grassouillets, 1883.djvu/80

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Contes grassouillets.

— J’aime mieux ça.

— Moi pas.

Ainsi causèrent les deux amis à voix basse, dans un coin du salon, devant que le dîner fût servi. On eût dit que le Destin les avait entendus, clément à Jacques, impitoyable à Marcel ; car le jeune Bidet fut placé à la gauche de Mme Oucrampton, tandis que son heureux compagnon de route se prélassait au flanc de miss Édith.

Le repas fut plein de gaieté. M. Oucrampton venait de se débarrasser, avec une chance inespérée, de cinq mille livres de porc trichiné, au profit d’une grande maison allemande. En l’honneur de cette délicate opération, on but des vins exquis et des liqueurs de choix. Marcel n’avait pas été sans remarquer sur la face de Jacques, en train de causer avec Edith, mille grimaces joyeuses, et Jacques avait surpris, de son côté, pas mal de subites rougeurs sur le visage troublé de Marcel, à qui Jenny, éclatante comme une pivoine, tenait d’interminables discours.

— Qu’est-ce que tu as ? dit Jacques à ce