Page:Silvestre - Histoires belles et honnestes, 1883.djvu/170

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Oh ! ce fut dur pour le pauvre bureaucrate ! Il adorait Micheline, bien que celle-ci le traitât avec un mépris bienveillant, et Papoul lui était nécessaire, quoique Papoul eût toujours l’air ennuyé avec lui. Les premières solitudes furent affreuses ; un an s’écoula avant que Bergace eût le courage de chercher une diversion à sa douleur. Il s’y résolut enfin et prit une maîtresse ; mais il s’aperçut rapidement qu’on pouvait être trompé, même par une simple concubine, et renonça définitivement à l’amour. Alors il essaya de la politique, et se présenta comme candidat au conseil municipal. Mais l’implacable honnêteté de sa nature fut bientôt révoltée par tous les compromis que comporte aujourd’hui la vie publique. Victime des manœuvres de la dernière heure, il se jura de ne plus descendre dans une lice où les armes ordinaires sont le mensonge, la mauvaise foi, l’indifférence parfaite au bien commun