Page:Silvestre - Histoires belles et honnestes, 1883.djvu/214

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garnir de pointes de fer les approches de son mur. Rien n’entrait dans sa maison qu’il ne le visitât lui-même avec la conscience d’un douanier. Pauline l’aidait dans cette tâche investigatrice, après avoir mis sa servante à la porte ; car, comme l’avait très bien dit son mari, « on n’est jamais sûr de ces gens-là ! » Protêt lui-même avait pris un air méfiant et son vilain museau se frisait, se recoquevillait comme une noix, au moindre mouvement de l’atmosphère. Lui aussi reniflait « le souffle des révolutions. » Ainsi, par un juste arrêt de la Providence, le bonheur mal gagné de ces fesse-mathieu était empoisonné par d’éternelles craintes. - Je conçois encore à la rigueur, disait Peyrolade, que ces misérables fassent sauter les monuments publics lesquels sont considérables, longs à rebâtir et leur promettent de l’ouvrage pour longtemps. On peut attribuer, dans ce cas, leur légèreté à un amour immodéré du travail. Mais ma maison, ma pauvre maison ! Quel autre motif invoquer, pour la disperser en l’air, qu’une soif odieuse de pillage et d’abominables instincts de destruction ? - Le fait est, ajoutait Pauline, qu’ils feraient infiniment mieux de s’attaquer au musée qui contient un tas de nudités