Page:Silvestre - Histoires gaies, 1895.djvu/126

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seller son cheval d’eau de Lubin ou de Cologne, elle l’avait arrosé du contenu d’un de mes flacons de sulfure de calcium, ce qui pouvait seul expliquer l’incandescence de son séant dans la sérénité de la nuit.

Ce fut un malheur irréparable. Sacrée déesse par la superstition populaire, un temple lui fut élevé dont les prêtres défendirent l’entrée à tous les infidèles. Elle-même, croyant à sa divinité, me menaça du bûcher si je tentais d’approcher d’elle. Je m’en allai avec mon intrépidité proverbiale, et deux jours après je changeai de station, devenu plus incrédule aux religions que feu Voltaire lui-même.

— Ça aurait pu arriver tout de même avec du phosphore, conclut cet obstiné Laripète.


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