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Le Conte de l’Archer.

mander à Dieu l’âme de défunt Bistouille glorieusement mort au service du Roi.

Cette oraison achevée, frère Étienne commença le récit de leur départ de Chinon, de leur capture par les gens de Charles le Téméraire, de la façon dont ils avaient été violemment enrôlés et de l’héroïque trahison du jeune Tristan qui, au moment de l’attaque, avait résolument braqué sa couleuvrine contre ses compagnons d’armes afin de les anéantir.

— Je n’aime pas fort ces procédés-là, dit Xaintrailles, mais ce n’en est pas moins une action trop utile à notre cause pour que j’ose en blâmer l’auteur.

— D’autant, continua frère Étienne, que ce jeune garçon avait juré de servir le roi Louis le Onzième par tous les moyens, et cela entre les mains de Madame la Reine elle-même.

Et détachant de la ceinture de Tristan la double bourse où il mettait les pointes de ses flèches, le moine fit voir à tous qu’elle était brodée aux armes de Madame Marie d’Anjou.

Alors Xaintrailles, s’approchant de Tristan, l’embrassa, et tous lui firent fête.

— Nous serons à Tours demain, dit le vaillant homme d’armes, et c’est dans cette bonne ville que