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Page:Silvestre - Le Conte de l’Archer, 1883.djvu/210

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Chroniques du Temps passé.

encore, une voix qui disait sur un vieil air tourangeau :


         Qui sous la lune va chantant
         Les chansons apprises naguère,
         Joyeux et le cœur palpitant ?
         — C’est l’archer qui revient de guerre.
         Il revient par le grand chemin,
         Dont l’air frais gonfle sa narine.
         Son arbalète dans la main,
         Une fleur rouge à la poitrine !


Au premier vers, Mathurine avait tressailli et Isabeau s’était levée, plus blanche qu’un lis. Une voix plus grave répondit en manière de refrain à ce couplet.


         Se lamenter est vain,
         Car ici-bas tout change.
         Je viens goûter le vin,
         Le vin de la vendange.


— La chanson de frère Étienne ! dit maître Guillaume en se levant à son tour, chancelant et les yeux vagues de surprise comme s’il eût cru rêver.