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Le Conte de l’Archer.

de l’Olympe toute sorte de ferblanteries et fît mener grand train à madame Vénus, qui fut une ribaude céleste, à ne vous rien cacher.

Tristan avait mis, d’un geste rapide, la fleur de coquelicot dans son pourpoint, à l’endroit où son cœur battait, et en était d’autant plus heureux et ravi qu’il n’avait pu emporter le reliquaire d’argent où gisait la rose autrefois ramassée sous la fenêtre d’Isabeau, et qu’il avait si précieusement conservée.

Cependant le soir achevait de descendre et on approchait du village où Tristan devait coucher, et où l’attendait le capitaine Bistouille avec les autres hommes de la compagnie qu’il levait pour l’emmener dans le nord combattre le félon Charles le Téméraire. Car nous étions au temps où le roi de France, prisonnier, ou à peu près, dans Péronne, avait grand mal à recouvrer, non pas seulement son royaume, mais sa liberté.

Donc les toits fumaient au loin sur le ciel clair, laissant ainsi s’évaporer l’haleine parfumée des marmites dans les espaces infinis, quand frère Étienne fit signe à son compagnon de s’arrêter et lui montra un tronc d’arbre où tous deux pourraient aisément s’asseoir pour se reposer et causer un instant.