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Page:Silvestre - Le Pays des roses, 1882.djvu/80

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Effleurer seulement vos lèvres
De baisers furtifs et pressés ;
Vivre dans l’angoisse et les fièvres ;
Est-ce assez ?

Sentir se briser et renaître
Des espoirs que rien n’a lassés,
Avoir un caprice pour maître ;
Est-ce assez ?

Consumer, comme une cinname,
Sur les chemins où vous passez,
Tous les purs encens de son âme ;
Est-ce assez ?

Ne plus vivre que dans le rêve
Où mon amour aux vols blessés
Sous vos pieds, tout sanglant, s’élève ;
Est-ce assez ?