Page:Silvestre - Les Ailes d’or, 1891.djvu/24

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III

Lorsque la nuit abat, sentant fléchir son aile,
L’ombre de son grand vol sur le sommeil des flots,
Penses-tu que je t’aime et sur mes yeux clos
Ton exil fit descendre une nuit éternelle ?

Quand monte à l’horizon la clameur du chemin,
Dans la poussière d’or où Sirius s’élance,
Penses-tu que je t’aime et, qu’en partant, ta main
A scellé sur ma bouche un éternel silence ?