C’est que la Liberté vengeresse réclame
Ce nom vaillant et pur qu’on voulait lui voler,
Et, devant l’avenir fier de le consoler,
Sur son drapeau vainqueur l’écrit en traits de flamme.
C’est que, fidèle au peuple, aux maîtres indompté,
De jours libérateurs doux et vivant présage,
Des autels avilis détournant ton visage,
Tu ne servis jamais qu’un dieu : la Liberté.
Oh ! comme tu l’aimais quand, muette et voilée,
Portant un joug français taillé par l’étranger ;
Dans l’ombre où mûrissait l’heure de la venger,
Tu baisais ses pieds nus et sa robe étoilée !
Non ! tu n’as aimé qu’elle, et le peuple et ses droits !
Et, si ta lyre en deuil qu’affolait la tourmente,
Au soldat de Brumaire un jour fut trop clémente,
Tu ne pleuras en lui que le vaincu des rois.
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LES AILES D’OR