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REFUS D’AIMER

Où porter un amour que meurtrit toute chose,
Qu’au silence des morts les deuils ont résigné ?
Je retrouve mes pleurs au cœur de chaque rose ;
Il n’est pas de gazon où mon cœur n’ait saigné.

La Nature n’est plus à mon âme lassée
Qu’un grand tombeau fermé sur mes bonheurs défunts,
Qu’une coupe en morceaux d’où l’ivresse passée
Parfois s’exhale encore en fugitifs parfums.