Page:Silvestre - Poésies 1866-1872, 1880.djvu/204

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

IV ― Le Printemps.

 
COMME un faune endormi dont les nymphes lascives
Ont caressé les flancs de leurs gerbes de fleurs,
L’An se réveille et prend mouvement et couleurs,
Au doux flagellement des brises fugitives.

O Printemps ! — Un frisson court dans l’air matinal ;
La sève mord l’écorce et le lierre l’enlace ;
Et la source, entr’ouvrant sa paupière de glace,
Sous des cils de roseaux, montre un œil virginal.