Page:Silvestre - Poésies 1866-1872, 1880.djvu/213

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Le Passé


À Alexandre Babille.


I

 
SUR l’amant et sur la maîtresse,
L’Aube épanche un jour enchanté,
Et le temps semble à leur ivresse
Le seuil d’or d’une éternité.

Et le premier frisson des brises,
Baisant leurs fronts silencieux,
Emporte leurs âmes surprises,
D’une aile égale vers les cieux !

Plus haut que le vol des colombes
Et le dernier parfum des fleurs,
Ils passent au-dessus des tombes
Sans entendre couler les pleurs.