Page:Silvestre - Poésies 1866-1872, 1880.djvu/226

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IV. Colère

 
QUAND au plus profond de mon être
Ton regard m’atteint et me mord,
Sais-tu que tu n’auras, peut-être,
L impunité que par ma mort ?

De ton rire cruel et traître,
Tu m’ouvres le cœur sans remord,
Plus implacable que le prêtre
A la victime qui se tord.

Et tu ne crains pas, mon pauvre ange,
Qu’un jour, révolté, je me venge
Et que je te frappe à ton tour ?...

L’heure d’aimer est incertaine,
Et nul ne sait combien de haine
Se cache au fond de son amour.