Page:Silvestre - Poésies 1866-1872, 1880.djvu/260

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XXXII. Rondeau

 
À Léon Philippe.

LE temps viendra, Philippe, où les fleurs effeuillées
Que le soleil jaloux brûlait sur notre front,
Dans la tombe, aux chansons des larves réveillées,
Germeront sous la pierre et s’épanouiront ;
Où nos folles amours, nos visions ailées,
Du réel implacable ayant subi l’affront,
Dans la nuit, par les pleurs des saules consolées,
Autour de nos yeux morts, en cercle danseront !
Le temps viendra !

Le temps viendra du rêve et des choses voilées
Qu’au travers du linceul les trépassés verront,
Et des splendeurs sous d’autres formes révélées,
Et de la liberté que nuls ne troubleront,
Le temps viendra !