Page:Silvestre - Poésies 1866-1872, 1880.djvu/267

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AYANT écrit ces vers ainsi qu’un testament
Où du peu que je fus quelque chose demeure,
Il n’importe aujourd’hui que je vive ou je meure,
Pourvu qu’ils aient conté mon immortel tourment !

Pourvu qu’ils aient charmé, ne fût-ce qu’un moment,
Fugitifs et lointains comme une voix qui pleure,
Celle dont je serai, jusqu’à la dernière heure,
Le triste, le fidèle et l’inutile amant !

Donc, si quelqu’un me dit parjure à la pensée
Du meilleur de mon sang dans ces lignes tracée,
Sois là pour me défendre et pour le châtier,

Livre ! Car c’est à toi que ma fierté les fie,
Ces témoins de l’orgueil douloureux de ma vie :
— Étant tout mon amour, ils sont moi tout entier !