Page:Silvestre - Poésies 1866-1872, 1880.djvu/276

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VI

 
J’AI rencontré les cygnes blancs
Qui, leurs grandes ailes tendues,
Allongeaient vers les étendues
Leurs cous nobles et nonchalants,
— Leurs cous pareils aux bras tremblants,
Dont les caresses sont perdues.

Leur vol égal et fraternel
Battait lourdement l’air qui passe ;
Moroses, ils fendaient l’espace
Où palpite un flux éternel,
— Et leur cortège solennel
Fuyait sans y creuser de trace.