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Page:Silvestre - Poésies 1866-1874, 1875.djvu/26

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II


 
Je chanterai toujours, dans sa grâce et sa force,
La beauté de Rosa, prêtresse de Vénus,
Quand le frisson mordait aux splendeurs de son torse
Et que ses lourds cheveux balayaient ses bras nus !

Quelle sève coulait sous ta vivace écorce,
Arbre qui m’as versé des poisons inconnus ?
Rosa, j’épuiserai les baisers contenus
Au pourpris de ta lèvre où le désir s’amorce.

Mon front contre ton front d’airain, je sécherai
Mes pleurs à tes regards qui n’ont jamais pleuré :
Oubliant dans tes bras l’idéal qui rayonne.

Je veux m’anéantir sous ton charme vainqueur,
Et, parmi ce tumulte où ton corps s’abandonne,
Admirer le repos éternel de ton cœur.