Page:Silvestre de Sacy - Calila et Dimna, ou Fables de Bidpai, 1816.djvu/75

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en a eu vraisemblablement une version Espagnole faite d’après le texte Arabe, et sur laquelle Raimond de Béziers a traduit ce livre en latin, en s’aidant aussi de la traduction de Jean de Capoue, par l’ordre de la reine Jeanne de Navarre, femme de Philippe-le-Bel. Les versions plus modernes du même livre, telles que la traduction Espagnole de Bratutti, la traduction Françoise de Galland et Cardonne, ont été faites d’après le Homayoun-namèh. Celle de David d’Ispahan, dont le véritable auteur est, je crois, Gaulmin, paroît avoir été faite d’après l’Anvari Sohaïli.

Au surplus, je ne dois point entrer ici dans l’examen de ces diverses traductions. J’ai éclairci, autant qu’il m’a été possible plusieurs des questions auxquelles elles donnent lieu, dans mes Notices de la traduction Hébraïque, et de la version Latine inédite de Raimond de Beziers. On peut les consulter, ainsi que la dissertation de M. de Diez, écrite en allemand, et intitulée Über Inhalt und Vortrag, Entstehung und Schicksale des Königlichen Buchs ; mais cette dissertation doit être lue avec critique, pour ce qui est relatif à l’histoire littéraire du livre de Calila, l’auteur n’ayant pas eu à sa disposition les matériaux nécessaires pour éviter toute erreur, et ayant donné trop de poids à diverses conjectures qu’un examen plus attentif des sources ne nous permet pas d’admettre.

Je termine ici ce Mémoire, où je n’ai voulu que présenter succinctement les résultats d’une multitude de recherches aussi longues que laborieuses. Je ne regrette cependant ni le temps ni les peines qu’elles m’ont coûté, parce que j’ai la confiance d’avoir rectifié plusieurs erreurs, établi quelques vérités qui paroissoient problématiques, et ajouté des notions nouvelles à celles que nous possédions déjà sur un livre aussi remarquable par son antiquité, que par la réputation dont il est en possession depuis tant de siècles.

Je joins à ce Mémoire un extrait de l’Avertissement mis par M. Colebrooke à la tête de l’édition du texte Samscrit du Hitoupadésa, publiée à Sérampore. Je donne cet extrait traduit en françois, pour la commodité des lecteurs.