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Les Traités sont une des innovations les plus heureuses de Se-ma Ts’ien, mais il a négligé quelques-uns des sujets qui auraient été bien dignes d’être étudiés dans cette section ; tels sont la littérature, la géographie et les lois. Il est vrai que ces lacunes sont moins irréparables qu’on ne pourrait croire ; dans les traités, Se-ma Ts’ien parle surtout des faits qui se passèrent au temps des Han ; c’est pourquoi le Ts’ien Han chou de Pan Kou vient heureusement suppléer aux omissions qu’il a laissées. Les successeurs de Se-ma Tsien n’ont pas en général adopté le titre de chou qu’il avait donné à ces chapitres ; ils ont préféré le mot tche proposé par Pan Kou ; seul l’historien du Sin ou tai che a choisi le titre de k’ao CLXXVIII-1, c’est-à-dire recherches. Enfin, chez quelques historiens, cette section manque entièrement ; ce sont le San kouo tche, le Leang chou, le Tch’en chou, le pei Ts’i chou, le Tcheou chou, le Nan che, le Pei che.

Les che kia de Se-ma Ts’ien peuvent donner prise à certaines critiques : s’ils ont leur raison d’être pour la féodalité de la dynastie Tcheou, ils n’en ont plus aucune pour la noblesse de l’époque des Han. Les rois et les marquis qui constituaient cette seconde noblesse n’avaient point l’autorité des grands vassaux d’autrefois ; ils étaient révocables au gré de l’empereur et bon nombre d’entre eux ne résidaient même pas dans leurs terres. C’est ce qui explique pourquoi les historiens des âges suivants ont généralement supprimé les che kia ; Pan Kou lui-même, imitateur si servile de la méthode de Se-ma Ts’ien qu’il a comme lui exactement douze Annales fondamentales, huit Tableaux chronologiques, dix Traités et soixante-dix Monographies, Pan Kou n’a point écrit de Maisons héréditaires et rejette tous les nobles dans Les Monographies CLXXVIII-2. En entrant dans le détail, on peut encore


CLXXVIII-1. 考 .

CLXXVIII-2. On ne retrouve une section analogue à celle des Che kia qu’aux époques où la Chine fut divisée en plusieurs royaumes ; les souverains des dynasties autres que celles réputées légitimes sont alors