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viola en l’an 279 de notre ère ; ces annales s’arrêtent à la vingtième année du roi Ngai du pays de Wei (soit 299 av. J.-C.) ; elles appellent le roi Ngai « le roi actuel » et furent donc composées de son temps ; la tombe où on les découvrit devait être celle du roi prédécesseur du roi Ngai CLXXXIX-1. La chronologie de cet ouvrage historique est


CLXXXIX-1. La question de savoir quel est le roi qui précéda le roi Ngai est embarrassante. D’après l’Histoire des Tsin (chap. III, p. 13 v°), la tombe où on trouva le Tchou chou ki nien était celle du roi Siang 襄 . Cette affirmation est d’accord avec les données que nous relevons dans les Mémoires historiques : d’après le tableau chronologique des six royaumes, le roi de Wei, Hoei, régna trente-six ans, de la sixième année du roi Lié, de la dynastie Tcheou, à la trente-quatrième année du roi Hien (de 370 à 335 av. J.-C); après lui régna pendant seize ans le roi Siang (334-319 av. J.-C.) qui eut pour successeur le roi Ngai (318-296 av. J.-C). Ces dates sont confirmées par des passages du Wei che kia (chap. XLIV) et de la monographie de Mong-tch’ang kiun (chap. LXXV). — Cependant le Tchou chou ki nien lui-même présente à ce sujet une importante divergence ; il rapporte aussi l’avènement du roi Hoei à la sixième année du roi Lié, de la dynastie Tcheou (370 av. J.-C.) : mais, selon lui, le roi Hoei, au lieu de mourir la trente-sixième année de son règne, aurait simplement commencé à cette date une nouvelle série d’années, en sorte qu’au lieu de dire la trente-septième année du roi Hoei, on aurait dit la première année de la seconde série du roi Hoei. Ainsi, tandis que Se-ma Ts’ien admet deux princes dont l’un aurait régné trente-six ans et l’autre seize, le Tchou chou ki nien n’en reconnaît qu’un seul, le roi Hoei, qui régna cinquante-deux ans. Après le roi Hoei, l’auteur du Tchou chou ki nien désigne le souverain qui lui succéda en l’appelant « le présent roi ». Selon le commentateur Tou Yu (qui vit les Annales écrites sur bambou un an après leur exhumation), le présent roi serait le roi Ngai et le roi Siang n’aurait jamais existé (cf. post-face de Tou Yu au Tch’oen ts’ieou, citée dans le Che t’ong, chap. 1, p. 6 v°) ; mais, d’après le Che pen, il s’agirait du roi Siang et c’est le roi Ngai qui n’aurait aucune réalité. Le T’ong kien kang mou a adopté cette seconde version ; il fait donc régner 52 ans le roi Hoei et lui donne pour successeur le roi Siang. — La divergence notable que nous signalons ici entre les Mémoires historiques et les Annales écrites sur bambou est pour nous une preuve de l’authenticité de ces dernières ; quelle apparence y a-t-il qu’un faussaire se soit mis en contradiction volontaire avec une autorité