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CHAPITRE V


FORTUNE DES MÉMOIRES HISTORIQUES



PREMIERE PARTIE


LES INTERPOLATEURS.


Vingt siècles se sont écoulés depuis la mort de Se-ma Ts’ien. Dans quelles conditions son livre s’est-il transmis jusqu’à nous pendant ce long espace de temps ?

Il serait assez important de savoir d’abord quels matériaux Se-ma Ts’ien employa pour écrire son oeuvre. Les Chinois se servaient autrefois de planchettes en bambou, p’ien, sur lesquelles ils gravaient les caractères en creux au moyen d’un stylet. Au temps de Ts’in Che-hoang-ti, ils imaginèrent d’écrire sur une sorte de papier fait avec des débris de soie et le général Mong Tien (十 210 av. J.-C.) passe pour l’inventeur du pinceau CXCVII-1 ; sous les premiers empereurs Han, les deux procédés paraissent avoir été simultanément en usage ; ainsi, dans la biographie de Se-ma Siang-jou (十 117 av. J.-C), on lit que l’empereur fit donner à ce poète un pinceau ou stylet et une tablette de bois CXCVII-2 pour qu’il écrivît une de ses compositions ; d’autre part, à la fin de ce même chapitre, un ouvrage posthume de Se-ma Siang-jou est désigné par le


CXCVII-1. Cf. Mayere, Manual, n° 497.

CXCVII-2. 筆札 . Mémoires historiques, chap. CXVII, p. 2 r°.