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Yang Ho la doctrine des Changements ; il apprit les enseignements taoïstes auprès de Hoang tse. »

Les deux premières de ces trois sortes d’études ont une étroite parenté. Les Gouverneurs du ciel, comme nous l’apprenons par le traité VIII-1 que les Mémoires historiques leur consacrent, sont les grandes constellations, les cinq planètes, le soleil, la lune et les météores. Les corps célestes exercent une puissante influence sur les destinées de la terre ; on croyait, au temps de la Chine féodale que chaque royaume et, lorsque l’empire fut unifié, que chaque province se projetait pour ainsi dire sur le ciel et qu’une partie déterminée du firmament présidait à son sort ; suivant que tel ou tel astre, pénétrait de telle ou telle manière dans cet espace réservé, il s’ensuivait un événement heureux ou malheureux pour le pays correspondant. Ainsi la géographie politique a pour terme symétrique une sorte de carte céleste dont toutes les variations entraînent pour elle des changements concomitants VIII-2. De même, les éclipses, les comètes et les coups de tonnerre sont autant de présages qui peuvent être interprétés et dirigent les actions des hommes. La science des Gouverneurs du ciel est donc l’art d’observer et d’expliquer ces présages ; c’est l’astrologie.

La doctrine des Changements est celle qui est exposée dans le livre appelé le I king. Toutes les fois que cet ouvrage est cité par les historiens anciens VIII-3, il apparaît comme un traité de divination. S’agissait-il de prédire l’avenir dans un cas déterminé, on tirait au sort deux des soixante-quatre combinaisons différentes qui peuvent


VIII-1. Mémoires historiques, ch. XXVII, traité 5.

VIII-2. Cette théorie de la relation entre les états et certaines parties du ciel est appelée par les Chinois fen yé 分野, divisions par zones. On la trouvera exposée notamment par Tchang Cheou-kié dans ses prolégomènes aux Mémoires Historiques et par Hoang-fou Mi dans son Ti wang che ki, cité par le commentateur du livre des Han postérieurs à la première page du chapitre Kiun kouo tche.

VIII-3. Cf. les textes du Tso tchoan indiqués par M. de Harlez, Journal asiatique, janv.-fév. 1893, p. 163.