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Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/447

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ses crimes ! Le roi de la dynastie Hia est le chef de ceux qui arrêtent les efforts de la multitude ; il est le chef de ceux qui dépouillent le royaume de Hia[1]  ; le peuple en est de plus en plus las et ne lui est pas attaché. Il (Hia) a dit :

« Ce soleil, le jour il mourra, Moi et vous périrons tous[2]. «

  1. Le Che ki donne la leçon [], qui n’offre aucune difficulté de traduction. Le Chou king écrit tchéng Hià  ; l’addition du mot Hia est embarrassante ; c’est sans doute le désir d’expliquer ce mot qui a engagé M. Legge à transformer toute l’allure du chapitre et à changer les plaintes du peuple contre Kié en murmures contre T’ang lui-même. Cependant Hia peut être ici l’équivalent de [], que nous trouverons quelques lignes plus bas, et signifier « le pays ou le peuple de Hia. » En outre, tous les commentateurs admettent que le mot tchéng est ici pour le mot []. On peut alors traduire : C’est avec cruauté qu’il (Kié, de la dynastie Hia) gouverne (le pays de) Hia. — Kiang Cheng (H. T. K. K., ch. CCCXCIII, p. 3 r°) admet l’exactitude absolue de la leçon de Se-ma Ts’ien et regarde le caractère Hia comme une interpolation.
  2. La plupart des commentateurs adoptent l’explication du ta tchoan de Fou Cheng et mettent cette parole dans la bouche de Kié ; c’est un blasphème par lequel il se déclare impérissable comme le soleil. Il est à remarquer cependant que Mencius (I, a, 2, trad. Legge [§ 4], p. 5 ; [trad. Couvreur] ) n’entend pas ainsi ce passage et c’est pourquoi Kiang Cheng (H. T. K. K., ch. CCCXCIII, p. 4 r°) attribue cette phrase au peuple sujet de Kié : le peuple sait qu’il périra en même temps que son souverain ; mais il déteste si fort celui-ci qu’il souhaite la mort, pourvu que le monstre disparaisse en même temps. Il faut alors traduire, comme l’a fait M. Legge : « Quand ce soleil (c’est-à-dire Kié) expirera-t-il ? Nous voulons tous mourir avec toi. »