passa au sud du fleuve et s’établit de nouveau dans l’ancienne résidence de T’ang le victorieux. Il y avait eu ainsi cinq émigrations[1] sans qu’on pût avoir un établissement fixe. Le peuple des Yn gémit, et tous, s’excitant les uns les autres, murmurèrent, ne voulant pas changer de place. P’an-keng alors adressa une admonition aux seigneurs et aux grands dignitaires en ces termes :
— Autrefois l’illustre prince T’ang le victorieux et vos ancêtres s’unirent pour pacifier le monde ; la bonne direction put ainsi être suivie. Rester immobile et ne faire aucun effort, est-ce le moyen de rendre la vertu triomphante[2] ?
Il passa donc au sud du fleuve et s’établit à Po. Il gouverna comme T’ang ; c’est pourquoi, par la suite, les cent familles jouirent du calme ; la conduite des Yn fut de nouveau florissante ; les seigneurs vinrent rendre hommage à la cour parce qu’il avait mis en pratique les vertus de T’ang le victorieux.
L’empereur P’an-keng mourut. Son frère cadet, Siao-sin, prit le pouvoir. Ce fut l’empereur Siao-sin. Quand l’empereur Siao-sin eut pris le pouvoir, les Yn se pervertirent de nouveau. Les cent familles pensèrent avec regret à P’an-keng et c’est alors qu’on fit le « Pan keng » en trois sections.
- ↑ Les cinq transferts de capitale ont été expliqués de diverses manières. Nous nous bornerons à donner ici l’opinion de Tchang Cheou-kié :
- 1. T’ang se transporta du Po méridional au Po occidental (cf. note 117) ;
- 2. Tchong-ting émigra à Ngao (cf. note 177) ;
- 3. Ho-tan kia se fixa à Siang ;
- 4. Tsou-i se fixa à Keng (cf. note 178) ;
- 5. Le cinquième transfert fut celui qu’opéra P’an-keng en retournant à Po, au sud du fleuve.
- ↑ Ce discours ne fait point partie du chapitre intitulé P’an keng dans le Chou king. Comme on le verra quelques lignes plus loin, le P’an keng, d’après Se-ma Ts’ien, n’aurait été composé qu’après la nort du souverain de ce nom.