Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/49

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Ce fut en cette qualité qu’en l’an 104 avant J.-C. Se-ma Ts’ien prit part à la grande réforme du calendrier entreprise par l’empereur Ou : « La septième année de la période yuen fong (104 av. J.-C), lisons-nous dans le livre des Han antérieurs (chap. XXI, Lu litche, 1e partie, p. 10 r°), il y avait cent deux ans que les Han étaient au pouvoir. Les hauts dignitaires de second rang Kong suen K’ing et Hou Soei, le grand astrologue Se-ma Ts’ien et d’autres disent que les calculs du calendrier étaient altérés et troublés et qu’il fallait changer le premier jour de l’année ... (l’empereur chargea une commission, dont faisaient partie le yu che ta fou Ni K’oan et le po che Ts’e, d’examiner le bien fondé de cette requête ; sur leur rapport, il décréta que la septième année yuen fong prendrait un autre nom et s’appellerait la première année t’ai tch’ou)... Alors l’empereur ordonna à (Kong-suen) K’ing, (Hou) Soei et (Se-ma) Ts’ien de se réunir aux che lang Ts’oen Ta Tien Sing et Che Sing et autres, et de délibérer entre eux pour constituer le calendrier


mort (de Se-ma T’an), Se-ma Ts’ien devint grand astrologue ; il compila les mémoires des historiens ainsi que les écrits de la chambre de pierre et de l’armoire de fer (c’est-à-dire des archives officielles). Cinq ans après, ce fut la première année t’ai tch’ou (104 av. J.-C) ; la onzième lune, au jour kia tse qui était le premier de la lune et sur lequel tombait le solstice d’hiver, le calendrier céleste pour la première fois fut changé ; ou l’institua dans le Ming-t’ang ; tous les dieux en reçurent la règle. » — On remarquera que Se-ma Tan mourut en l’an 110 et que le nouveau calendrier fut constitué en l’an 104 ; si l’on compte, suivant la coutume chinoise, l’année initiale et l’année finale, il s’est écoulé, de l’une à l’autre date, sept ans. Or, d’autre part, le texte que nous venons de citer dit que Se-ma Ts’ien fut nommé grand astrologue trois ans après la mort de son père et que cinq ans plus tard on changea le calendrier ; si l’on devait prendre ce passage au pied de la lettre, il y aurait donc eu un espace de huit ans entre les deux événements ; mais toute difficulté disparaît si l’on considère que les trois ans dont il est ici question ne sont en réalité que les vingt-sept mois du deuil obligatoire, et ne font qu’un peu plus de deux ans.