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Page:Sima qian chavannes memoires historiques v1.djvu/524

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qu’il défendait l’intégrité (de son territoire avec obstination et fermeté. Il est capable de nous résister. »

Le roi partit aussitôt pour corriger (les Kiuen Jong) ; à son retour, il rapporta quatre loups blancs et quatre cerfs blancs. A partir de ce moment, les vassaux des pays incultes ne vinrent plus à la cour[1].]

Parmi les seigneurs, il y en avait qui ne maintenaient pas la concorde. Le marquis de Fou parla avec le roi et ainsi fut composée la « Réforme des peines et des supplices »[2].

[Le roi dit :

— Hé, venez, vous qui gouvernez les hommes

  1. Malgré les remontrances de Meou-fou, le roi Mou use envers des K’iuen Jong de la correction qui était, d’après les règles de l’État, réservée aux vassaux du troisième domaine ; il ne rapporte de son expédition qu’un butin dérisoire et ne réussit qu’à détacher entièrement de lui les barbares.
  2. Dans la phrase [], les trois derniers mots ne peuvent être, si l’on considère la manière dont Se-ma Ts’ien ne manque jamais de s’exprimer dans des cas analogues, que le titre d’un chapitre du Chou king ; il est à remarquer cependant que, dans le Chou king, le chapitre dont il est ici question n’est pas intitulé « Réforme des peines et des supplices », mais le « Code pénal de Lu » — Ce dernier titre se retrouve dans tse, chap. II, Chang hien, 3e partie, p. 13 v°) ; cependant le Hiao king et le Li ki (trad. Legge, Sacred books of the East, t. XXVIII, p. 330, 334 et passim) appellent ce même texte le « Code pénal de Fou » : en effet, le personnage auquel est attribuée la rédaction de ce code est appelé tantôt le marquis de Lu, tantôt 1e marquis de Fou. C’est la première dénomination qui paraît être la plus ancienne et qui devait être en usage au temps du roi Mou ; mais, vers l’époque du roi Siuen (827-782 av. J.-C.), les marquis de Lu changèrent de fiefs et devinrent les marquis de Fou ; ils sont mentionnés sous ce nom dans une ode du Che king qui date du roi Siuen (5e ode de la décade de Tang, trad. Legge, p. 535). Cette famille princière passait pour descendre des officiers qui avaient été chefs des quatre montagnes au temps de Yao et de Choen et la même filiation était réclamée par les princes de Ts’i de et de Chen. Les seigneurs de Lu et ceux de Chen sont mentionnés simultanément dans un grand nombre de textes : la raison en est que les terres de Chen et de Lu étaient fort voisines, la première se trouvant à 30 li au nord de la sous-préfecture actuelle de Nan-yang qui fait partie de la ville préfecturale du même nom, dans la province de Ho-nan, et la seconde étant à 40 li à l’ouest de la même localité. — Quant au pays de Fou, on n’en connaît pas la situation exacte. — Se-ma Ts’ien ne cite ici qu’une petite partie du chapitre Lu hing du Chou king ; c’est celle qui correspond au commencement de la section V dans la traduction de M. Legge.