ruine ? Autrefois le I et le Lo[1] se desséchèrent, et la dynastie des Hia périt. Le Ho se dessécha et la dynastie des Chang[2] périt. Maintenant la vertu des Tcheou est comme était celle de ces deux dynasties à leur déclin. Les sources de ses rivières sont aussi fermées ; ces sources étant fermées, les rivières se dessèchent. Or un royaume a pour fondement ses montagnes et ses cours d’eau ; lorsque les montagnes s’écroulent et que les cours d’eau se dessèchent, c’est un présage de la ruine de l’État. Comme les cours d’eau se sont desséchés, les montagues s’écrouleront. Quant à la ruine du royaume, elle arrivera dans un délai de dix ans, car c’est là le cycle des nombres[3]. L’abandon du Ciel se manifeste dans un délai qui ne dépasse pas ce cycle.
En cette année donc, les trois cours d’eau se desséchèrent et la montagne K’i[4] s’écroula.]
La troisième année de son règne (779 av. J.-C.), le roi Yeou devint fort épris de Pao-se[5]. Pao-se enfanta un fils, Po-fou, et le roi Yeou voulut dégrader l’héritier
- ↑ Le I et le Lo sont les deux rivières du Ho-nan près du confluent desquelles était la ville de Lo-yang. On a vu (note 256) que la résidence des premiers empereurs Hia passe pour avoir été dans le Ho-nan. Mais il n’est point sûr que la résidence du dernier de ces souverains, Kié, ait été au sud du Hoang-ho ; c’est cependant ce qui est supposé par ce texte.
- ↑ La dynastie Chang résidait dans la partie du Ho-nan qui est au nord du Hoang ho et était donc voisine de ce fleuve.
- ↑ Le cycle de dix a joué de tout temps un grand rôle dans les calculs du temps, comme le prouve l’antique existence de la série des termes kia, i, ping, ting...
- ↑ C’est la montagne qui a donné son nom à la sous-préfecture de K’i-chan, préfecture de Fong-siang, province de Chàn-si.
- ↑ Dans l’antiquité, on désignait les femmes par deux caractères dont le premier indiquait 1e pays d’où elles étaient originaires et dont le second était leur nom de clan. Pao-se signifie donc : la femme qui avait pour nom de clan Se et qui était originaire du pays de Pao (aujourd’hui sous-préfecture de Pao-tch’eng, préfecture de Han-tchong, province de Chàn-si) ; on verra quelques lignes plus bas pourquoi Pao-se passait pour originaire du pays de Pao, quoiqu’elle n’y fût point née.