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l’armée fut battue et le roi mis à mort. En 101, Li Koang-li revenu à la capitale, se vit récompenser de son lointain triomphe par le titre de marquis de l’Ouest des mers. Un an environ après le départ de l’armée chinoise, Mei-ts’ai fut assassiné et les gens de Ta-yuan choisirent pour leur chef un certain Chan, parent de l’ancien roi légitime Mou-koa ; cette révolte n’influa pas cependant sur les bons rapports du Ta-yuan avec la Chine ; le nouveau souverain envoya un de ses fils en otage à la cour des Han et pendant le règne de l’empereur Ou, plus de dix ambassades chinoises arrivèrent sans difficulté dans le Ferganah et le Zarafchan LXXVIII-1.

Quant aux mesures que prit l’empereur Ou pour tenter de s’ouvrir le chemin du Ta-hia en passant par l’Inde, elles sont tellement liées à la politique qu’il suivit à l’égard des pays situés au sud du Yang-tse qu’il est impossible de les en détacher. Nous avons donc maintenant à étudier la ligne de conduite que tint la Chine, à la fin du IIe siècle avant notre ère, à l’égard des populations méridionales.

Si l’empereur Ts’in Che-hoang-ti avait pu franchir le Yang-tse et faire respecter son nom jusqu’en Indo-Chine, ce triomphe avait été éphémère ; à sa mort, la rébellion éclata de toutes parts. Des immenses régions qui s’étendaient au delà du grand fleuve, les premiers souverains de la dynastie des Han occidentaux n’avaient guère conservé que les territoires correspondant aux provinces actuelles de Kiang-si et de Hou-nan et au nord de la province de Koang-tong, avec les petites parties du Kiangsou et du Ngan-hoei qui dépassent le Yang-tse. A Tch’ang-cha résidait un roi qui n’était en réalité qu’un fonctionnaire chinois. Mais à l’est et à l’ouest de cette enclave, le pays était indépendant.

A l’orient LXXVIII-2, on trouvait le long de la mer le royaume


LXXVIII-1. Tout ce qui précède est tiré du chapitre CXXIII des Mémoires historiques.

LXXVIII-2. Pour ce qui concerne les royaumes de Tong-hai ou Yue Tong