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Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/213

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l’intérieur des mers. Maintenant, en restant tranquille et en ne faisant aucune tournée (d’inspection), je paraîtrai faible ; ce n’est pas le moyen de m’assujettir l’empire et d’en prendre soin.

Au printemps, Eul-che parcourut à l’est les commanderies et les préfectures ; Li Se l’accompagnait ; il arriva au Kie-che[1], puis, longeant la mer, il arriva au sud jusqu’au Koei-ki[2] ; alors, sur toutes les inscriptions qu’avait élevées Che-hoang, il fit une inscription et écrivit à côté de la stèle les noms des hauts fonctionnaires qui l’accompagnaient[3], afin de célébrer le mérite accompli et la vertu parfaite de l’empereur précédent. (Le texte de l’inscription supplémentaire était ainsi conçu :)

« L’empereur dit :

— Les inscriptions sur métal et sur pierre, c’est Che-hoang-ti qui les a toutes faites. Maintenant, quoique j’ai hérité de son titre, les textes que je grave sur le métal et sur la pierre ne sont pas à la hauteur de ceux de Che-hoang-ti et en restent fort éloignés. Si parmi mes successeurs, il en est qui font (des inscriptions), qu’ils ne s’égalent pas au mérite achevé et à la vertu parfaite (de Che-hoang-ti)[4].

Les conseillers,

  1. Cf. note 315.
  2. Cf. note 394.
  3. D’après le Che ki luen wen, il y aurait lieu de distinguer deux inscriptions : l’une qui aurait été gravé e sur une stèle distincte placée à côté de celle de Ts’in Che-hoang-ti et qui aurait mentionné les noms des fonctionnaires qui accompagnaient Eul Che-hoang-ti : la seconde, qui au rait été une addition faite sur la stèle même de Ts’in Che-hoang ti. C’est de cette seconde inscription que Se-ma Ts’ien nous a conservé le texte : nous en possédons d’ailleurs des fragments (cf. Appendice III). Quant à la prem ière inscription, si tant est que l’hypothèse du Che ki luen wen soit exacte et que cette stèle ait réellement existé, elle a disparu sans laisser aucune trace.
  4. Le sens de cette phrase et de la précédente est difficile à bien saisir. J’avais d’abord donné une traduction assez différente de celle que j’adopte maintenant (cf. Journal asiatique, mai-juin 1893, p. 489). L’interprétation à laquelle je m’arrête, est celle-ci : Eul Che-hoang-ti déclare qu’en faisant graver des inscriptions il n’a pas la prétention de s’égaler à son illustre père et il engage par avance ses successeurs à faire montre d’une modestie semblable.