peuple était en danger. Ainsi les anciens rois avaient discerné l’évolution du commencement et de la fin, et reconnu les raisons de la conservation et de la ruine ; c’est pourquoi dans leur conduite de pasteurs du peuple, ils s’appliquaient à lui assurer le repos et c’était tout. Même quand il se trouvait dans l’empire des sujets rebelles, ceux-ci ne trouvaient pas des secours qui leur répondissent comme l’écho. Aussi dit-on : Le peuple qui est en repos est capable de pratiquer la justice ; le peuple qui est en danger se tourne facilement au mal. C’est une parole qui s’applique ici. Quand un homme a pour dignité celle de Fils du Ciel et pour richesse l’empire, s’il ne peut éviter lui-même d’être massacré, c’est qu’il a méconnu les causes qui maintiennent droit et celles qui renversent[1] ; telle fut l’erreur de Eul-che].
Le duc Siang[2] prit le pouvoir ; il jouit du trône pendant douze années ; le premier, il institua le lieu saint de Si ; il fut enterré à Si-tch’oei ; il engendra le duc Wen. Le duc Wen prit le pouvoir ; il résida dans le palais de Si-tch’oei ; au bout de cinquante ans il mourut ; il fut enterré à Si-tch’oei[3] ; il engendra le duc Tsing. Le duc Tsing mourut avant d’avoir régné ; il engendra le duc Ning.
- ↑ Cf. note 497.
- ↑ Depuis ici, jusqu’à la phrase : « Les princes qui viennent d’être énumérés … couvrent un espace de 610 années », nous avons une liste des princes de Ts’in avec le nombre d’années qu’ils régnèrent et le lieu où ils furent enterrés ; on remarque dans ce morceau d’assez notables différences avec les annales que nous avons traduites plus haut. Il est assez peu probable qu’il faille attribuer à Se-ma Ts’ien cette addition à son œuvre. — Se-ma Tcheng remarque que la liste devrait commencer, non par le duc Siang, mais par le duc Tchoang, son père, qui le premier fut nommé seigneur par le Fils du Ciel.
- ↑ C’est-à-dire dans la Marche occidentale : Cf. note 05.113. .