Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/26

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la fille de Li-chan, mon aïeul, épousa le Jong Siu-hien ; elle enfanta Tchong-kiue ; celui-ci, à cause de cette parenté, se soumit aux Tcheou et défendit la marche de l’Ouest ; c’est pourquoi les gens de la marche de l’Ouest furent en bonne harmonie (avec les Tcheou). Maintenant nous avons donné derechef à Ta-lo une épouse qui a enfanté l’héritier présomptif Tch’eng. Chen et (Ta-)lo ayant contracté deux fois des mariages, les Jong de l’ouest sont tous soumis et c’est là ce qui vous fait roi. Que Votre Majesté y réfléchisse.

Alors le roi Hiao dit :

— Autrefois Po-i servit Choen à titre de surveillant des animaux domestiques ; ces animaux se multiplièrent fort ; c’est pourquoi il eut un fief et reçut le nom de famille Yng. Maintenant son descendant à son tour fait multiplier mes chevaux ; je lui donnerai une terre pour qu’il soit un vassal annexé[1] et je l’installerai à Ts’in[2]. Il le chargea de continuer les sacrifices de la famille Yng, et son surnom fut Ts’in Yng ; d’autre part (le roi), afin d’être en bonne harmonie avec le Jong de l’ouest, n’enleva point au fils de la fille du marquis de Chen le titre d’héritier présomptif de (Ta-)lo. Ts’in Yng engendra Ts’in-heou[3]. Ts’in-heou mourut

  1. Mencius (V, b, 2), décrivant l’organisation politique des Tcheou, dit : « Quand un fief n’atteignait pas cinquante li, le titulaire n’avait pas accès auprès du Fils du Ciel, mais était annexé à un seigneur ; on l’appelait fou-yong. C’est cette expression que je traduis par « vassal annexé », quoique le sens littéral en soit plutôt « utilité annexée ».
  2. Dans la préfecture secondaire de Ts’in, province de Kan-sou, il y a une localité qui est appelée le relais de Ts’in ; c’est là que Fei-tse passe pour avoir eu son fief.
  3. A partir de Ts’in-heou, Se-ma Ts’ien indique la durée des règnes des princes de Ts’in et on peut établir la chronologie exacte. Si l’on compare les Annales principales des Ts’in avec le 2e et le 3e des tableaux chronologiques de Se-ma Ts’ien, on remarque trois divergences : les Annales attribuent 13 années de règne au duc Ling, 16 au duc Kien et 24 au duc Hien, tandis que les tableaux attribuent 10 années au duc Ling, 15 années au duc Kien et 23 années au duc Hien. Les règnes de ces trois ducs étant compris entre deux dates sûres, à savoir l’année de la mort de Confucius et l’année de l’avènement du prince Tcheng (plus tard Ts’in Che-hoang-ti), il est aisé de constater que les tableaux chronologiques sont exacts, tandis que les Annales ne le sont pas. Voici donc la chronologie des princes de Ts’in telle que l’indiquent les tableaux ; nous mettons en tête les règnes des trois premiers princes, quoique les tableaux ne les mentionnent pas : Pei-tse reçoit l’investiture de Ts’in en 897 avant J.-C.(la 13e année du roi Hiao, d’après le T’ong kien tsi lan) ; les dates des avènements pour chacun de ses successeurs sont les suivantes : Ts’in-heou, 857 ; Kong-po, 847 ; Ts’in-tchong, 844 ; Tchoang, 821 ; Siang, 777 ; Wen, 765 ; Ning, 715 ; Tch’ou-tse, 703 ; Ou, 697 ; , 677 ; Siuen, 675 ; Tch’eng, 663 ; Mou, 659 ; K’ang, 620 ; Kong, 608 ; Hoan, 603 ; King, 576 ; Ngai, 536 ; Hoei, 500 ; Tao, 490 ; Li-kong, 476 ; Tsao, 442 ; Hoai, 428 ; Ling, 424 ; Kien, 414 ; Hoei, 399 ; Tch’ou-tse, 386 ; Hien, 384 ; Hiao, 361 ; Hoei-wen, 337 ; Ou, 310 ; Tchao-siang, 306 ; Hiao-wen, 250 ; Tchoangsiang, 249 ; prince Tcheng, 246.