Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/284

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eut peur ; il revint au camp sans oser passer par le même chemin qu’à l’aller ; de fait, Tchao Kao envoya à sa poursuite des gens qui ne purent l’atteindre ; lorsque Hin fut arrivé au camp, il fit son rapport en ces termes :

Tchao Kao est tout-puissant au palais ; au-dessous de lui, il n’est personne qui puisse rien faire. Maintenant si, en livrant bataille, nous sommes capables de remporter la victoire, (Tchao) Kao ne manquera pas d’être envieux de notre succès ; si nous livrons bataille sans pouvoir être vainqueurs, nous n’éviterons pas la mort. Je désire, général, que vous y pensiez mûrement.

Tch’en Yu, de son côté, envoya à Tchang Han une lettre où il lui disait :

« Po K’i a été général de Ts’in ; au sud, il a soumis (les villes de) Yen et Yng[1] ; au nord, il a exterminé Ma-fou[2] (et son armée) ; on ne saurait faire le compte des villes qu’il a attaquées et des territoires qu’il

  1. Cf. notes 05.448. et 05.449.
  2. Cf. notes 05.473. et 05.474. Ma-fou est le surnom de Tchao Kouo qui était le commandant des troupes de Tchao lorsqu’elles furent défaites par Po K’i à Tch’ang-p’ing. § D’après Fou K’ien, ma-fou (qui serait l’équivalent de fou-ma = celui qui soumet les chevaux) aurait été un titre honorifique qui aurait été décerné à Tchao Ché, père de Tchao Kouo, à cause de ses exploits militaires ; ce titre serait devenu héréditaire dans la famille. § Suivant d’autres commentateurs, ma-fou aurait été à l’origine le nom d’une haute fonction militaire dans le pays de Tchao. § Enfin une troisième explication, qui me paraît la plus plausible est celle qui est donnée par Tchang Cheou-tsie (cité par le T’ong kien tsi lan, chap. X, p. 7 r°) : Ma-fou est le nom d’une montagne au nord-ouest de la sous-préfecture de Han-tan, préfecture de Koang-p’ing, province de Tche-li ; Tchao Ché et, après lui, Tchao Kouo, auraient reçu en fief la localité où se trouvait cette montagne, et c’est pourquoi ils reçurent le titre de « prince de Ma-fou ».