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KAO-TSOU

L’impératrice Lu haïssait fort la fou-jen[1] Ts’i ainsi que son fils, le roi de Tchao. Elle donna l’ordre au yong-hiang d’emprisonner la fou-jen Ts’i dans le bâtiment[2], puis elle manda le roi de Tchao ; par trois fois ses envoyés revinrent ; le conseiller de Tchao, Tcheou Tch’ang, marquis de Kien-p’ing, dit aux envoyés :

— L’empereur Kao m’a confié le roi de Tchao ; le roi de Tchao est jeune ; j’ai entendu dire que l’impératrice-douairière hait la fou-jen Ts’i et qu’elle veut mander le roi de Tchao afin de les faire périr ensemble ; je ne puis envoyer le roi. D’ailleurs le roi est malade et ne peut obéir à cet ordre.

L’impératrice Lu fut fort irritée ; elle envoya donc des gens mander le conseiller de Tchao ; celui-ci, appelé formellement, vint à Tch’ang-ngan ; alors (l’impératrice) envoya de nouveau mander le roi de Tchao ; le roi de Tchao vint. Avant qu’il fût arrivé, l’empereur Hiao-hoei, qui était compatissant et bon et qui savait que l’impératrice-douairière était irritée, alla lui-même à sa rencontre au bord de la rivière Pa[3] et entra avec lui dans le palais en se tenant lui-même à ses côtés ; soit pour sortir, soit pour rester à la maison, soit pour boire, soit pour manger, il était toujours avec le roi de Tchao ; l’impératrice-douairière voulait tuer le roi, mais n’en trouvait pas l’occasion.

La première année (de l’empereur) Hiao-hoei, au douzième mois (30 déc. 195 - 28 janv. 194), l’empereur sortit de bon matin pour tirer de l’arc. Le roi de Tchao était

  1. Cette femme est appelée plus haut : la i Ts’i.
  2. C’était un des bâtiments détachés qui entouraient le palais principal. Il faut sans doute se représenter le palais des Han comme le palais actuel à Péking, qui se compose d’une enceinte dans laquelle sont plusieurs constructions indépendantes les unes des autres.
  3. Cf. note 07.207. .