l’avantage à Ts’in ; il tourna bride, mais, ses chevaux ayant été ralentis (par un bourbier)[1], le duc Mou et les cavaliers rangés sous son guidon[2] s’élancèrent à sa poursuite ; ils ne purent s’emparer du prince de Tsin, mais, au contraire, ils furent cernés par les soldats de Tsin ; ceux-ci attaquèrent le duc Mou qui fut blessé ; alors les trois cents hommes qui avaient mangé l’excellent cheval au pied de la montagne K’i firent une charge à fond sur l’armée de Tsin qui rompit son cercle ; ils délivrèrent ainsi le duc Mou et prirent au contraire vivant le prince de Tsin. — Autrefois le duc Mou avait perdu un excellent cheval ; des gens incultes qui habitaient au pied de la montagne K’i[3], s’en emparèrent en commun et le mangèrent ; ils étaient plus de trois cents hommes ; les magistrats les arrêtèrent et voulurent leur appliquer la loi ; le duc Mou dit :
— Le sage ne nuira pas à des hommes pour une question de bétail ; j’ai entendu dire que, quand un homme a mangé de la viande d’un excellent cheval, s’il ne boit pas de vin, cela lui est nuisible.
Alors il leur donna à tous du vin et leur pardonna. Quand ces trois cents hommes apprirent que Ts’in attaquait Tsin, ils