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Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/487

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Le huitième mois (14 sept. - 13 oct. 177), (l’empereur) écrasa l’armée de Tsi-pei et fit prisonnier son roi ; il pardonna à tous les officiers et gens du peuple de Tsi-pei qui s’étaient révoltés avec le roi.

La sixième année (176 av. J.-C.), des fonctionnaires dirent que Tchang, roi de Hoai-nan méconnaissait les lois établies par les empereurs précédents, qu’il n’obéissait pas aux édits du Fils du Ciel, qu’il se conduisait habituellement sans aucune règle, que, dans toutes ses allées et venues, il se comportait comme l’égal du Fils du Ciel, que ses décisions arbitraires lui tenaient lieu de lois et d’ordonnances, qu’il avait comploté avec Ki, héritier présomptif du marquis de Ki-p’ou[1], de se révolter, qu’il avait envoyé des émissaires pour engager (le roi de) Min-yue[2] et les Hiong-nou à lancer en avant leurs soldats, voulant ainsi mettre en péril le temple ancestral et les dieux de la terre et des moissons. L’assemblée des ministres ayant délibéré (sur ce cas), ils dirent tous :

« Tchang doit être mis à mort sur la place publique[3].

L’empereur ne voulut pas appliquer le code au roi et il lui pardonna ses crimes ; il le dégrada et lui enleva son titre de roi. L’assemblée des ministres proposa d’interner le roi à K’iong-tou, dans le district de Yen, du pays de Chou[4]. L’empereur y consentit ; avant d’être parvenu

  1. Cf. note 172.
  2. Cf. Mém. hist. , chap. CXIV.
  3. Cf. Introduction, note 177, et tome II, note 08.206. .
  4. K’iong-tou est mentionné dans le chapitre CXV des Mémoires historiques comme l’une des plus importantes entre ces principautés des barbares du sud-ouest qui ne furent soumises que par l’empereur Ou ; au temps de l’empereur Wen, la Chine n’avait point encore établi son administration dans ce pays et le roi de Hoai-nan était, en fait, exilé au delà des limites de l’empire ; K’iong-tou se trouvait à l’extrême-sud de la province de Se-tch’oan, à quelque distance au sud-est de la sous-préfecture de Si-tch’ang qui fait partie de la ville préfecturale de Ning-yuen. — Le district de Yen, dont le centre administratif était plus au nord (à quelque distance à l’ouest de la sous-préfecture de Ya-ngan, préfecture de Ya-tcheou, province de Se-tch’oan), marquait la vraie limite des possessions chinoises du sud ; on appelait « district » une région habitée par des populations barbares, mais soumise à l’autorité chinoise.