Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’elles désobéissent aux ordres de leurs princes[1].

Le duc Mou dit :

— Je considère comme un exploit de m’être emparé du prince de Tsin ; maintenant le Fils du Ciel intercède en sa faveur, ma femme se désole à son sujet.

Alors il fit une convention avec le prince de Tsin et lui permit de s’en retourner ; il changea sa demeure contre une habitation honorable et lui offrit un festin de sept fois trois victimes[2] ; le onzième mois, il renvoya I-ou, prince de Tsin. I-ou lui donna son territoire à l’ouest du Fleuve et envoya son héritier présomptif, Yu, en otage dans le pays de Ts’in. (Le duc de) Ts’in maria le prince Yu à une fille de sa maison. A ce moment, le territoire de Ts’in arriva à l’est jusqu’au fleuve[3].

  1. « la concubine », est le nom que se donne par humilité la femme du duc Mou pour dire qu’elle est l’épouse du duc ; mais, en même temps, elle est la sœur aînée du prince de Tsin, et c’est ce qu’elle exprime par les mots ; elle est si la fois épouse et sœur et ne peut concilier les devoirs que lui imposent ces deux qualités ; c’est pourquoi elle désobéit involontairement aux volontés des deux princes dont l’un est son frère et l’autre son mari ; l’expression [], prop. : « déshonorer l’ordre du prince » se retrouve dans le Luen yu, chap. XIII, § 20
  2. Le mot [] désigne une victime ; mais, dans l’expression, il signifie un bœuf, un mouton et un porc ; il ne faut donc pas traduire cette expression comme signifiant « sept victimes », car elle implique en réalité qu’il y avait sept bœufs, sept moutons et sept porcs.
  3. Le prince de Tsin livra, pour sa rançon, au duc Mou les places qu’il possédait à l’ouest du fleuve Jaune : c’est ce qu’on appelait le territoire de Ho-si. L’État de Ts’in s’étendit alors jusqu’à Long-men, sur le Hoang-ho. Cf. note 175.