considérant que, puisque la vertu de l’eau venait de se manifester, le mois initial était le dixième et la couleur en honneur était le noir ; estimant donc que ce que disait (Kong-suen Tch’en) était faux, il demanda qu’on le rejetât.
La quinzième année (165 av. J.-C.), un dragon jaune apparut à Tch’eng-ki[1] ; le Fils du Ciel manda alors de nouveau Kong-suen Tch’en ; il le nomma po-che pour qu’il développât et expliquât ce qui concerne la vertu de la terre. Alors l’empereur rendit un édit en ces termes :
« Une divinité sous la forme d’un être singulier est apparue à Tch’eng-ki. Ce n’est point funeste pour le peuple, mais c’est le signe que l’année produira sa moisson. Pour moi, j’irai en personne faire le sacrifice kiao aux Empereurs d’en haut et à tous les dieux. Que les officiers préposés aux rites délibèrent à ce sujet ; qu’ils ne me taisent rien par crainte de me donner trop de peine.
Les fonctionnaires et les officiers préposés aux rites dirent tous :
— Dans l’antiquité, le Fils du Ciel allait lui-même, en été, accomplir les rites et les sacrifices en l’honneur des Empereurs d’en haut dans la banlieue ; c’est pourquoi (ce sacrifice) s’appelait kiao.
Alors le Fils du Ciel se rendit pour la première fois à Yong et fit en personne le sacrifice kiao aux cinq Empereurs[2] ; ce fut au quatrième mois (6 mai - 4 juin 165), qui
- ↑ A 30 li au nord de la sous-préfecture de Ts’in-ngan, préfecture secondaire de Ts’in, province de Kan-sou. — Cette localité passait pour le lieu de naissance de l’empereur mythique Fou-hi (cf. tome I, p. 5).
- ↑ D’après les commentaires du T’ong kien kang mou, c’est à cette date que fut régulièrement constitué le culte des cinq Empereurs d’en haut. Cependant la théorie, sinon la pratique du culte, semble avoir admis l’existence de cinq Empereurs d’en haut dès le temps des Ts’in et, à coup sûr, dès le début de la dynastie Han (cf. le Traité sur les sacrifices fong et chan, 1e trad. , p. 20 et p. 36).