Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/219

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tionnaire préposé aux rites. J’ai examiné ce que les trois dynasties avaient retranché et ce qu’elles avaient ajouté. J’ai reconnu alors que c’était en prenant pour point de départ les sentiments humains qu’on avait déterminé les rites, que c’était en se fondant sur la nature humaine qu’on avait institué les maintiens 1. L’origine de cela est fort ancienne.

La raison humaine traverse en long et en large les dix mille principes ; il n’est rien que ne pénètrent les règles 2. On attire par la bonté et par la justice ; on réprime par les supplices et les punitions. Ainsi, ceux qui ont une grande vertu occupent une position élevée ; ceux qui ont de gros appointements sont honorés. C’est ainsi qu’on coordonne tout l’intérieur des mers et qu’on maintient l’ordre dans la multitude du peuple.

Le corps humain se plaît dans un char ; c’est pourquoi on a fait le char doré et le joug orné 1, afin de mul-


Tai-chan (110 av. J. C.) et de la réforme du calendrier en 104 avant J.-C. ; ces faits sont postérieurs à la mort de Se-ma T’an et n’ont pu être relatés que par Se-ma Ts’ien. Cette observation montre combien étroitement la rédaction du père et celle du fils sont enchevêtrées l’une dans l’autre.

1. Les rites 禮 sont la règle des sentiments humains, c’est-à-dire de l’homme en tant qu’il est en rapport avec les autres êtres, en tant qu’il agit. Les maintiens 儀 sont la règle de la nature humaine, c’est-à-dire de l’homme considéré en lui-même, ou, pour ainsi dire, en repos. Les rites sont les devoirs de convenance de l’homme envers son prochain ; les maintiens sont les devoirs de convenance de l’homme envers lui-même. On voit, par ce texte, qu’il faut distinguer, au moins à l’origine, entre les deux mots 儀 et 禮 .

2. Proprement : le compas et l’équerre ; mais l’expression koei-kiu 規 矩 en est venue à ne plus signifier que les règles en général. — Tout ce paragraphe est destiné à montrer l’universalité des rites qui sont le grand principe d’harmonie dans le monde.

3. Cf. Che king, Chang song, ode II ; xx xx xx xx « les