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Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/229

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termes :

« Pour ce qui est du mandat que l’on reçoit (du Ciel) et par lequel on règne, chaque (dynastie) a un principe particulier qui la rend florissante ; ce sont des chemins divers qui mènent à un but unique. En d’autres termes, c’est pour le bien du peuple qu’on gouverne[1], c’est en se conformant aux mœurs qu’on établit des ordonnances. Ceux qui ont délibéré ont tous parlé des espérances qu’entretenait le peuple dans la haute antiquité ; mais les Han sont aussi une dynastie ; s’ils ne transmettent pas des règles et des lois, quelle excuse auront-ils auprès de la postérité ? Ceux qui font de nobles réformes sont éminents et grands ; ceux qui gouvernent d’une façon mesquine sont bas et étroits. C’est bien inévitable !

Alors (l’empereur) changea, au moyen du commencement t’ai tch’ou, le premier jour du premier mois (de l’année)[2] ; il modifia la couleur des vêtements ; il accomplit le sacrifice fong sur le T’ai-chan ; il détermina ce qui convenait au temple ancestral et aux divers fonctionnaires ; il fit ainsi des règles et des principes immuables pour les transmettre aux générations à venir[3].

[Les rites ont leur origine dans l’homme. L’homme, dès sa naissance, a des désirs ; si ses désirs ne sont pas satisfaits, il ne peut pas ne pas s’irriter ; s’il s’irrite sans aucune mesure, il y a des contestations, et les contestations produisent le désordre. Les anciens rois détestaient ces désordres ; c’est pourquoi ils ont institué les rites et les convenances pour établir des séparations, et, par là, ils ont rassasié les désirs de l’homme, ils ont subvenu aux demandes de l’homme. Ainsi, ils ont fait

  1. Sur cet emploi du mot [], cf. tome II, p. 171, n. 3.
  2. Allusion à la réforme du calendrier t’ai-tch’ou, en 104 avant J.-C.
  3. A partir d’ici, tout le reste du chapitre se retrouve dans l’ouvrage attribué à Siun-tse : Li luen, § 1. Cf. tome I, Introduction, note 336.