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Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/317

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de dix mille li (on entendit) chanter les coqs, aboyer les chiens et (on vit) fumer les feux[1]. C’est bien là ce qu’on peut appeler la concorde et la joie[2] !

Le duc grand astrologue dit : Au temps de l’empereur Wen, il se trouva que l’empire venait d’échapper au feu brûlant[3]. Les hommes et le peuple se plurent à leurs travaux ; leurs désirs furent satisfaits ; ils purent n’être plus molestés et troublés ; c’est pourquoi donc les cent familles furent paisibles. Même les vieillards de soixante ou soixante et dix ans, qui n’avaient point eu jusqu’alors coutume d’aller sur les marchés et auprès des puits[4], se promenaient d’ici et de là[5] et s’amusaient comme des enfants. C’est bien (à cet empereur que s’applique) ce mot de K’ong-tse : « Il est le prince doué de vertu[6]. »

Le Chou (King)[7] dit :

« Les sept directeurs[8], et les

  1. Ce sont des signes que la population est dense et paisible.
  2. Dans ce paragraphe, l’historien rappelle les noms des empereurs qui, tout en ayant une grande puissance militaire, n’en firent pas usage. Il paraît donner à entendre que c’est là le meilleur emploi des armes de guerre : les avoir sous la main, et ne pas s’en servir.
  3. Cette métaphore désigne les guerres qui, pendant de longues années, avaient désolé l’empire.
  4. C’est-à-dire dans les lieux où se produisent des attroupements d’hommes.
  5. L’expression se retrouve dans le Che King, section Kouo fong, Xe ode de Ts’i, ad fin.
  6. Comme le fait remarquer le Che hi luen wen, cet éloge enthousiaste de l’empereur Wen n’est au fond qu’une satire déguisée de l’empereur Ou dont les guerres incessantes avaient ruiné l’empire. A mon avis, c’est ici que se termine le fragment du traité sur les armes de guerre. Ce qui suit constitue le traité sur les tuyaux sonores qui devrait faire partie intégrante du traité sur le calendrier.
  7. Cette citation ne se trouve pas dans le Chou King tel que nous le possédons.
  8. Le soleil, la lune et les cinq planètes. Les sept gouverneurs sont cités dans le Choen tien ; cf. tome I, n. 01.224