Page:Sima qian chavannes memoires historiques v3.djvu/541

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ne pas lui permettre de diriger ses attaques du côté de l’est. Il envoya donc un ingénieur hydrographe nommé Tcheng Kouo qui conseilla traîtreusement (le prince de) Ts’in et l’engagea à percer un canal qui mènerait les eaux de la rivière King, à partir de la montagne Tchong à l’ouest et depuis Hou-k’eou524-1 tout le long des montagnes du nord pour les déverser à l’est dans la rivière Lo524-2; le parcours serait de plus de trois cents li on se proposait de s’en servir pour l’irrigation des champs. Les travaux étaient à moitié exécutés lorsque la ruse fut découverte524-3. (Le prince de) Ts’in voulut tuer Tcheng Kouo ; mais celui-ci lui dit : « Au début, j’étais un traître ; cependant, quand le canal sera achevé, ce sera aussi un profit pour Ts’in. » (Le prince de) Ts’in approuva ces paroles et, en définitive, il le chargea d’achever le canal. Quand le canal fut achevé, on s’en servit pour emmener les eaux stagnantes524-4 et pour irriguer les champs cou-

524-1. La rivière King (cf. tome I, p. 131, n. 1) est un affluent de gauche de la rivière Wei ; elle passe au sud de la sous-préfecture de King-yang ---- ; au nord de cette ville se trouvait la montagne Tchong -- ou -- ; d’autre part, la localité de Hou-k’eou -- -- ou Kou-k’eou -- était voisine de la ville qui était appelée, sous les Han, Tch’e-yang -- et qui était située à 2 li au nord-ouest de la sous-préfecture actuelle de King-yang. On voit ainsi que la montagne Tchong et la localité de Hou-k’eou étaient contigües ; elles indiquent toutes deux le point de départ occidental du canal.

524-2. La rivière Lo -- , à laquelle venait aboutir le canal, est un affluent de droite du Hoang-ho, qui confond son embouchure dans ce fleuve avec celle de la rivière Wei.

524-3. C’est-à-dire que le prince de Ts’in s’aperçut que Tcheng Kouô était un émissaire de son ennemi le prince de Han, et que l’entreprise du canal avait été projetée pour le ruiner.

524-4. Cf. le commentaire de Yen Che-kou à cette phrase, dans le chapitre xxix du Ts’ien Han chou.