Page:Sima qian chavannes memoires historiques v6.djvu/101

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à votre Majesté le chant du Labourage» 52-23. L’impératrice, qui le considérait comme un enfant, lui répondit en riant : « Je n’ai pas oublié que ton père, lui, s’y connaissait en matière de labourage ; mais toi, qui es né fils de prince, qu’en peux-tu bien savoir ? » 52-24 « J’en sais pourtant quelque chose », répondit Tchang. — « Soit, voyons ce que tu vas me dire du labourage», dit l’impératrice douairière. Tchang récita : « Labourons profondément, semons serré ; pour repiquer, espaçons largement les plants ; et tout ce qui n’est pas de la bonne espèce, usons de la houe pour l’arracher ! » 52-25 L’impératrice Lu resta silencieuse. Un peu plus tard, un homme d’entre les Lu, qui avait bu tout son saoûl, voulut se dérober quand on lui présenta une nouvelle coupe ; Tchang le poursuivit l’épée à la main et le décapita. Puis il revint annoncer : « Un homme a fui devant le vin ; conformément à la loi militaire, je l’ai décapité. » 52-26 L’émotion de l’impératrice et de l’assistance fut considérable ; mais, comme on lui avait permis d’appliquer la loi militaire, il n’y avait pas


52-23. Le texte du Che ki ajoute , « des boissons », après « introduisit » ; la leçon du Han chou qui supprime ce caractère paraît meilleure, puisque les boissons avaient déjà été introduites. En revanche, la suppression par le Han chou du caractère (chant) est moins justifiable : Tchang demanderait, dans ce cas, simplement d’expliquer ce qu’est le labourage ( ) et il ne serait pas question d’un « chant du Labourage » . Toutefois la phrase que cite ou que chante Lieou Tchang pourrait très bien avoir figuré dans une chanson.

52-24. Le père de Lieou Tchang, Lieou Fei, qui n’était qu’un fils secondaire du futur Kao-tsou né au temps où celui-ci était un simple homme du peuple, connut encore le travail du labourage dans sa jeunesse. Quant à ses fils, élevés dans le luxe, on peut supposer qu’ils ne devaient pas être experts en la matière.

52-25. La pointe dirigée contre les Lu est évidente. Pour Yen Che-kou, (« semer dru ») signifierait : « pour avoir beaucoup d’enfants et de petits-enfants», , et («espacer les plants») évoquerait l’idée de s’assurer de nombreux soutiens.

52-26. II faut suppléer le caractère avant (leçon du Han chou).