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Deux ans plus tard, Lieou Tsë envoya un émissaire dire à T’ien Cheng : « Vous ne faites donc rien pour moi ! » 51-31

T’ien Cheng se rendit à Tch’ang-ngan ; il n’alla pas voir Lieou Tsë, mais loua une grande maison. Il commanda à son fils de demander à entrer au service du ta-ye-tchë, Tchang Tse-k’ing 51-32, favori de l’impératrice Lu. Au bout de quelques mois, le fils de T’ien Cheng invita Tchang K’ing à se rendre (à l’hôtel particulier de son père) ; celui-ci fit personnellement les préparatifs. Tchang K’ing accepta l’invitation. La somptuosité de la décoration et du service préparé par T’ien Cheng était digne de la demeure d’un seigneur. Tchang K’ing fut très impressionné. Quand on eut bien bu, (T’ien Cheng) prit Tchang K’ing à part et lui parla en ces termes : « Je constate que les résidences princières, au nombre de plus d’une centaine, sont toutes occupées par des dignitaires plus ou moins méritants de Kao-tsou. Or, les membres de la famille Lu ont, dès le début, poussé à la roue pour la cause de l’empereur Kao qui briguait l’empire ; leurs mérites sont donc immenses, sans compter le prestige qu’ils doivent à leur parenté avec l’impératrice douairière. Mais, celle-ci étant fort âgée, et les membres de sa famille étant sans pouvoir, elle voudrait faire de Lu Tch’an un roi Lu qui régnerait à Tai 51-33,


51-31. . Lieou Tsë reproche à T’ien Cheng de n’avoir rien fait pour l’aider dans ses ambitions alors qu’il l’avait généreusement récompensé pour ses « plans ».

51-32. . Certaines éditions du Han chou écrivent . D’après Siu Koang , cité par le Tsi-kiai, cet eunuque avait pour nom personnel (ming) Tsë  ; mais, selon le Tcheng-yi, il faut prononcer ici ce caractère che , car c’est ainsi que son nom est écrit dans le pen-ki de l’impératrice Kao (Han chou, ch. 3, 5a) et dans la Biographie de Tcheou Po (Han chou, ch. 40, 23b). C’est la leçon qu’adopte le Tse-tche t’ong-kien, ch. 13 (Han ki, 5, Kai hoang-heou, pp. la, 2b dans l’édit. de 1898, Chang-hai). Tse-k’ing pourrait être le tse , à moins que k’ing ne soit qu’une appellation honorifique (opinion de Wang Sien-k’ien), auquel cas il faudrait traduire « seigneur Tchang Tse ».

51-33. Le titre de roi de Tai appartenait depuis la 11e année de Kao-tsou (196) à Lieou Heng, le futur empereur Wen (t. II, p. 443, t. III, p. 103, et ci-dessus, p. 35, n. 39).