Page:Simon - La Peine de mort, 1869.djvu/136

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Écoutez bien ce que je vais vous dire : ils sont innocents tous les trois ! » Il prononça ces derniers mots avec une grande énergie, et les larmes lui vinrent aux yeux. M. Hervo voulut en vain reprendre les preuves qu’il avait développées devant la cour ; Jourdan l’interrompit, et, avec une animation extraordinaire et une éloquence que je n’ai depuis jamais retrouvée dans personne, il commença un plaidoyer dont la force fut irrésistible. Il parla des confidences qu’il avait reçues, de ses visites à la prison ; il dit tout, jusque dans le plus grand détail ; il montra la noblesse, la droiture de ces trois belles âmes. Ce n’étaient pas des raisons qui eussent triomphé devant un tribunal ; mais là, à cette heure solennelle, il était impossible de ne pas subir l’influence de cette parole enflam-