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CHAPITRE X

LA MORALE. — DEVOIRS ENVERS DIEU


Il ne nous sera plus possible dorénavant d’envisager comme nous l’avons fait jusqu’à présent, d’un même point de vue, le Christianisme et le Mahométisme dans leurs rapports avec le Judaïsme. De quoi allons-nous traiter ? De la morale particulière à chacune des trois religions, des règles qu’elles prescrivent, des devoirs dont elles recommandent la pratique. Or, il ne faut pas l’oublier, la doctrine chrétienne, dès le principe, s’est trouvée à cet égard dans des conditions toutes différentes de celles dont étaient entourées les deux autres doctrines.

Quand fut donné le Pentateuque, il y avait une civilisation entière à fonder, de la base à son faîte. On confinait alors à ce que l’on est convenu d’appeler la barbarie. On se trouvait même sur son terrain. Le problème était d’en sortir. Israël n’avait encore jamais été constitué en nation. Il possédait bien quelques traditions pratriarcales, mais qui se rapportaient exclusivement à la vie de famille. D’un état de société il n’avait pas fait l’essai. Avait-il seulement vécu avant l’époque de la révélation ? Il n’avait même pas été une tribu. Trois pasteurs nomades, Abraham, Isaac et Jacob, s’étaient transportés de pays en pays, de contrée en contrée ; puis le dernier, avec ses douze fils, s’était fixé en Égypte où sa postérité fut retenue captive pendant plusieurs siècles ; voilà tout le passé d’Israël.