ment son dogme par la plume éclectique de Clément d’Alexandrie. Ce père de l’Église, dont les opinions ont conquis toute la valeur d’orthodoxie que possèdent celles des Augustin et des Tertullien, vivait et travaillait au milieu d’éléments complètement favorables au mysticisme. D’un côté, il se trouvait sur les lieux et à la source même de ces fameuses écoles néoplatoniciennes, d’où devaient sortir bientôt les partisans avoués de l’extase : Plotin, Proclus et Porphyre. De l’autre, il s’était formé aux leçons des gnostiques d’Égypte, les plus audacieux de la secte, et qui ne reculaient devant aucune des conséquences de la gnose. La gnose, on le sait aussi, n’avait pas été complètement étrangère et inconnue aux disciples de Jésus. Ils se fussent bien gardés de la condamner, eux qui rapportaient avec un si visible plaisir les moindres détails relatifs aux nombreuses guérisons miraculeuses opérées par le Maître. Or la gnose était justement cette prétention de quelques esprits moitié philosophes, moitié religieux, tous plus illuminés que clairvoyants, d’avoir reçu directement de la sagesse divine une science dont les mystérieux enseignements ne se révélaient qu’à des initiés. D’une pareille prétention le chemin est-il long pour arriver à la théurgie ? Pas autant qu’on pourrait le croire. Et quoique Simon le magicien n’ait vécu qu’à fin du premier siècle de l’ère chrétienne, bien des thaumaturges ont dû le précéder et lui frayer cette voie où il a marché avec tant de succès et d’éclat pour ses contemporains. De tout temps, la prétendue conviction que l’on a eue d’une union intime avec Dieu, n’a pas manqué d’engendrer la croyance à la possibilité d’opérer des miracles. Jamblique dans le mysticisme, Simon le magicien dans le gnosticisme en rendent témoignage.
Mais ce n’est pas là le seul point condamnable de ces systèmes erronés. Il y en a un autre bien plus pernicieux encore parce