Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/302

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sentiment, et de nous habituer à des règles de conduite nécessaires à notre bonheur. Et il en est ainsi de toutes les autres pratiques prescrites par la Bible. lei, par exemple, elle nous ordonne le repos du samedi, pour nous faire penser d’un côté à la création, et, de l’autre, pour mettre un frein à cette ambition souvent démesurée, à cette soif inextinguible de tout posséder, perfides passions qui nous agitent sans cesse et nous ravissent la tranquillité. Et de peur que nous ne nous ingénions à nous tourmenter nous-mêmes en cherchant à éluder quelques-unes des lois sabbatiques, elle nous défend absolument tout travail[1]. Là, elle institue la fête la plus digne d’un grand peuple, celle de la liberté. Chaque Israélite, à l’approche de la solennité de Pâque, doit se souvenir de ce qu’ont été ses ancêtres en Égypte et se fortifier dans sa foi et sa confiance en Dieu. Il doit se rappeler que nos pères n’ont obtenu leur indépendance qu’à la condition de se vouer à Dieu, de marcher dans ses voies, de lui promettre obéissance et fidélité, de recevoir et de défendre sa Loi, en un mot, de devenir son peuple, sa nation. Il doit se persuader que la liberté la plus précieuse est celle qui nous soustrait à l’assujétissement des passions. C’est même comme symbole des passions que doit lui apparaître le pain azyme que, durant cette fête, la religion lui fait une obligation de manger, nous voulons dire que le commandement qui lui est fait de purifier sa maison, à l’approche de Pâque, de tout pain levé, doit lui simuler l’avertissement de chasser du cœur toute mauvaise passion[2].

A la fête de la liberté succède celle de la Révélation, la Pentecôte. Israël doit célébrer, par une réjouissance toute particulière, le jour mémorable où il fut constitué en peuple

  1. Lévit., chap, XXII, v. 1 à 4.
  2. Lévit., chap. XXIII, v, 4 à 9.