que l’on met à les entretenir. « Il existait un homme qui offrait journellement à son père les mets les plus exquis. D’où tiens-tu cela, mon fils ? hasarda une fois timidement le père. Que vous importe ? lui fut-il brusquement répondu ; mangez et soyez satisfait !
» Quelle impiété filiale que celle-là !
» Bien plus louable fut cet autre fils qui, n’ayant pour tout gagne-pain qu’une meule dont il tournait la pierre de ses propres bras, pria un jour son père de le remplacer dans cette rude besogne, afin de pouvoir exécuter un travail de prestation corporelle imposé au père par le gouvernement[1]. »
Il doit en être de même, continuent-ils, quand il s’agit d’un intérêt pécuniaire à sacrifier pour l’honneur et le repos de ses parents. Ce que nous perdons à cause d’eux, il ne faut pas que nous le regrettions. Dieu saura bien nous le rendre un jour ou l’autre par des voies à lui seul connues. Témoin ce fait arrivé à Ascalon dans la maison d’un non-israélite, et que les Rabbins ont aimé de citer en exemple. « On avait offert à ce non-israélite une somme fabuleuse pour un brillant qu’il possédait et dont, à Jérusalem, on aurait voulu orner le pectoral du grand-prêtre. Il refusa de le vendre par l’unique motif que, pour aller le chercher, il lui eût fallu déranger son père qui dormait. Dieu sut le dédommager de cette perte, car, l’année suivante, il tira la même somme d’un objet précieux que lui seul possédait et dont on avait absolument besoin pour le culte du Temple de Jérusalem[2]. »
Tout chez les parents doit être, en général, sacré et cher aux enfants : tranquillité de corps, tranquillité d’âme ; repos physique, repos moral ; bonheur intellectuel et bonheur maté-